Remise en cause des affections de longue durée

Publié le par Alain Maigne

Depuis quelques mois, je m’investis  au sein de l’Association Française des Diabétiques et cela me permet de savoir à quelle sauce la « Haute Autorité de santé » va nous manger dès le 1er semestre 2009.

 

En effet, le ministre de la santé (Madame Bachelot) souhaite sucrer à certains diabétiques  l’A.L.D. (affection de longue durée) et supprimer la prise en charge de 100%. Les raisons invoquées sont que les diabétiques coûtent chers, que la maladie résulte essentiellement de l’hygiène de vie et qu’il n’est pas normal que la sécurité sociale rembourse des soins à des personnes qui ont mangé et picolé toute leur vie sans faire attention. C’est un raccourci beaucoup trop simpliste qui culpabilise encore et toujours les malades et que je dénonce violemment (moi même diabétique depuis 1966 à l’âge de 9 ans). 

 

Est-ce que notre chère ministre  connaît la maladie ? Ne sait-elle pas que

§         cette maladie est souvent une maladie  génétique dans 10% des cas ?

§         parfois le pancréas des  diabétiques cesse subitement de secréter de l’insuline (hormone qui permet de réguler la glycémie) sans en connaître les raisons ?

§         le diabète est souvent une maladie qui occasionne à moyen terme des dégâts importants (cécité, amputation, insuffisance rénale etc..).

 

La H.A.S.(pilotée par le ministère)  veut classer les pathologies donnant accès à l'ALD. Les propos de Madame Bachelot vont dans le même sens :

 « Les affections de longue durée regroupent des maladies très diverses. Des maladies très graves, comme le cancer, le sida, alzheimer… et des maladies moins graves comme le diabète ou l'hypertension." 

Pourquoi hiérarchiser les maladies  ? Pourquoi élude t on systématiquement, la prévention, l’information ? A ce jour, des « têtes bien pensantes » osent dire que la prévention coûte plus chère que les soins. La finance prime sur la santé publique. Le « il vaut mieux prévenir que guérir » est aujourd’hui obsolète… c’est l’inverse qui se généralise.

 

Face à de telles aberrations, les associations de malades se mobilisent contre les réformes qui vont intervenir dans moins d’un an. La majorité du corps médical public (pas le privé) est à nos côtés et nous espérons que tous les malades (quelle que soit leur pathologie) puissent décemment se soigner.

 

Savez vous que le coût d’un voyage présidentiel (avec 4 avions et ses « nombreux accessoires » ) correspond à 3 ans de soins de 100 000 diabétiques. Edifiant non !

 

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A
Isabelle Belloni, merci pour vos propos très pertinents. Les Assises de l'A.F.D. à Roeun (en juin) permettront de définir nos (faibles) moyens d'action auprès du ministère et d'essayer de faire prendre conscience aux diabétiques des dangers de la maladie et de la supression des A.L.D. .... dès 2009
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I
je ne sais pas où mme bachelot a eu son diplôme de docteur en pharmacie(je le suis également) elle devrait donc savoir qu'il y a 2 types de diabète:type 1 ou maigre ou insulino dépendant,dont l'origine n'est pas entièrement connue et l'autre type 2ou gras ,dont l'apparition peut etre au mieux éviter ou retardé par des règles hygiéno diététiques.le rôle de la génétique intervient plus dans le second cas ,mais pourles 2on parlera plutôt de facteurs de risques.les diabétiques tpe 1 sont en règle générale très assidus eaux soins ,et aux règles d'hygiène de vie afin de limiter d'autres facteurs de risques ;souvent ils sont touchés dès l'enfance etseront astreint à des injections d'insuline toutes leur vie ;un diabétique type 1 aura beau se nourrir de haricots verts et courir 10 km par jour,il aura toujours (enfint pas trsèslongtemps car il sera mort avant, il sera toujours diabétique peut être pourrat on aussi déduire les frais médicaux des impôts?selon les revenus ,Il ne restera rien ou moins que rien à la plupart des diabétique qui payera ses médicaments
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A
Anna c'est avec plaisir que je te retrouve sur le blog après ma longue absence. Je reconnais la pertinence de tes propos.  A titre personnel, je préfère opter pour les petites stations thermales peu connues qui comptent plus de "pension de famille" que de palaces. En effet, il n'est pas nécessaire de loger dans des 4 étoiles pour se faire soigner. Si tel était le cas, il faudrait réaménager la "chaine hospitalière"   
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A
Cher Alain sais tu qu'il était question de dérembourser ou de réguler les remboursements des cures thermales, à une certaine époque ? Cette idée à vite été oubliée, car elle portait préjudice aux villes thermales, notamment aux hotels de luxe et casinos ! Une cure thermale peut être très utile, mais il faudrait faire la différence entre une cure indispensable et des vacances !
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A
Nous allons nous mobiliser mais je crains que ce soit le pot de terre contre le pot de fer. Existe t il des solutions pour arrêter les mesures sectaires et injustes qui se profilent à l'horizon. Nous sommes pris dans une machine à broyer les "pas comme les autres". En 2009 il vaudra mieux être riche et en bonne santé que malade et pauvre. Mon combat n'est pas seulement pour les diabétiques mais aussi tous les autres qui un jour ne pourront plus se soigner. Aujourd'hui on ne veut plus rembourser les dépenses de santé à certains diabétiques qui ont une mauvaise hygiène de vie; Demain, ce sera au tour des persones atteintes d'un cancer du poumon ou de la gorge qui ne seront plus pris en charge à 100% La H.A.S. considérera que les fumeurs ne méritent que ce qu'ils ont et qu'il ne sera pas nécessaire que les deniers publics soient utilisés à rembourser leur soin.
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